Je devais être surement arrivé tôt car le conseil disciplinaire n'était même encore au complet et encore moins assis à leur table. J'avais promis à Maggie de l'attendre avant la réunion. J'étais certain que la sentence n'allais pas être aussi expéditive qu'elle le soupçonnait. Combien de fois avais-je assisté à ce genre de réunion qui se soldait rarement par un renvoie ou une radiation. Une fois j'ai vraiment assisté à un cas et c'était largement unanime. Un cas sans équivoque bien entendu. Là, dans notre cas malheureusement la vie d'un patient avait été mis sur la sellette. Si nous n'avions pas eu a déploré cet incident, la réunion n'aurait même pas eu lieu et comme une grande famille nous aurions arrangé cela au mieux, que cela soit pour les patients que pour le ou la collègue en question. Mais là nous parlions de Maggie! Cette jeune et jolie médecin prometteuse qui jusqu'alors n'avait jamais fait aucune erreur et prenais son travail très à cœur. Elle était devenu limite une machine, se droguant pour tenir le coup sans qu'on n'y puisse faire quoi que ce soit et se rendant limite indifférente au monde. Quand on pense à son boulot "extra" j’avoue que je n'aurais jamais imaginé une telle chose de sa part. Pas étonnant qu'elle ait pété un capable. Médecin le jour, tueuse la nuit. On a surement dû soigner une ou deux de ces victimes... si tenté que l'une ou l'autre est survécut mais d'après ce que j'en savais... non.
Cela me donna un petit frisson d'horreur et de peur et j'espérais que personne ne l'est remarqué et encore moins Maggie. Je restais adossé contre le mur devant la salle du conseil de discipline qui allait se dérouler dans quelques minutes maintenant et je regardais ma montre... J'étais nerveux. Ce n'était pas moi que l'on allait juger pourtant. Je connaissais Maggie depuis un certain temps déjà et ceux bien avant ma "maladie" et cette histoire de don extra-sensoriel que j'avais développé suite à mon coma. Je la considérais presque comme ma fille, une petite sœur à protéger et maintenant que je savais la vérité j'avais l'impression que tout le monde allait le savoir et qu'elle se retrouverait avec pire qu'un conseil de discipline sur le dos. J'essayais de me calmer. Je le devais pour elle. Elle qui était trop souvent inquiète pour les autres que pour elle en général, je me devais d'être serein et cool. C'était de Maggie dont on parlait pas d'un vulgaire médecin du dimanche qui ne travaillait que pour la gloire et l'argent. Et y'en avais dans cet hôpital. Peu certes mais quand même. Elle se préoccupait des autres c'était cela l'essentiel et je devais me focaliser sur MA Maggie, pas celle qu'elle était devenu à cause des cachets et même si cela ne changeait rien à cette histoire de tueuse à gages.
Le Conseil commençait à arriver un par un puis ils s’essayèrent attendant l'heure. J'eus l'impression que le temps s'accélérait rien que pour qu'elle n'arrive pas à l'heure dite. J'eus l'impression qu'elle était en retard mais en vérité il restait encore une bonne vingtaine de minutes. Je fermais les yeux et respirais à fond. J’essayais de me détendre et lorsque je les rouvris elle était devant moi les bras croisés. Je sursautais surpris. Je pus voir la nervosité dans ces yeux et malgré tout elle me regardait avec son air moqueur habituel. Je pris machinalement mes lunettes et les essuyais. En tout cas, être détendu c'était raté. Je les remis avec nervosité presque tremblant et fis un sourire.
- Alors ? Ce n'est pas ... cool de me faire peur comme ça tu sais. * puis me reprenant* Comment ça va ? Tu tiens le choc . Je suis sûr que tout ira bien. J'en ai vu des cas dans ma vie et tu dois comprendre que le cas comme le tien n'est pas le premier et ne sera surement pas le dernier et jamais je n'ai vu encore un médecin se faire radier pour ça.
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