Say a prayer, maybe it would be heard [PV Donaka]

Je ne bougeais pas d’un poil. Je jurai intérieurement que si je remarchais un jour, je lui tirerais une balle entre les deux yeux, je n’aurai plus à supporter son infâme présence qui me foutait le bourdon. J’écoutais, mais en moi-même je me disais blablabla ! causes toujours, tu dis des choses dont tu n’as pas idée, tu dis qu’il m’aime alors qu’il aime que lui. S’il me gardait dans son lit, c’était pour un de ces quatre me sauter contre mon gré, ou garder un œil sur moi pour pas que je tente de mettre fin à mes jours alors qu’actuellement j’en crevais d’envie ! J’ai eu très envie de lui répondre, mais cela m’aurait forcé à sortir du lit. Je n’en avais aucune envie. Un de ces quatre le vrai Donaka allait revenir et il allait enfin m’arracher la vie, car je ne comptais pas bouger tant que la mort me prendrait pas…

Je faisais ma gamine, je jurais de plus en plus fort dans ma tête que je le tuerais de mes mains ! J’entendis la porte enfin se refermer. J’en profitais pour assurer un peu plus mes prises sur la couette et m’enrouler dedans, histoire que personne ne puisse m’en faire sortir sans me faire voler au travers de la pièce…

La voix de Donaka retentit comme un coup de tonnerre. Putain il n’était pas décidé à me laisser mourir ? Une réception ? Et puis quoi encore il s’imaginait que j’allais être un toutou, parce que monsieur voulait une gonzesse à son bras, j’allais tout de suite me proposer ou qu’il allait m’obliger, il n’avait pas fini de courir !

-Ca tu peux toujours rêver…

Ai-je grincé menaçante… Bon évidemment, le vol plané se produisit et j’ai fini ma course au pied du lit. Putain la brute ! J’espère qu’il allait me décalquer comme il décalque quelqu’un qui ne lui sert plus avant de le tuer. Le bâton dans le cul ? Qu’il ne se gêne pas, hurlai-je dans mon esprit. Mais qu’il y aille à cette soirée, moi je ne bougerai pas de cette chambre. Qu’il m’y traîne de force par les cheveux, ca risque de ne pas faire très bon effet pour lez gratin qu’il va inviter. Quand il me lâcha, je me suis écroulée comme un sac à patates.

-Je suis loin d’être en état de manque, je suis clean Monsieur jesaistout ! Je suis revenue, la preuve je suis toujours en vie… Mais tu n’auras pas plus ! Tu peux en avoir des tas de gonzesses ! Pourquoi moi ? Par plaisir ? Par défi ? Par envie de me faire d’avantage souffrir ? Bah vas-y, gênes toi pas ! Mais je ne bougerai pas de cette chambre et je ne reprendrais jamais possession de mes jambes…

Mes yeux se posèrent sur la robe. Non mais là il n’était pas sérieux, je n’allais pas mettre ce sac pour lui faire plaisir ? Non mais hors de question, là ! Mais la couleur prune, était vraiment superbe… Oui il avait vu juste, cela était bien ma couleur préférée. Mais je n’allais pas lui faire le plaisir de répondre comme il s’y attendait…

-Qu’est-ce que tu cherches à faire avec cette robe, hein ? M’acheter ? Acheter mon pardon ? Désolée Donaka mais il y a des choses que l’argent ne peut pas donner !

Et BOUM ! Au moins c’était balancé dans les gencives… je me rendais alors compte que je faisais cela à contre cœur, mais il fallait qu’il sache ce que cela fait d’être rejeté comme il l’a fait avec moi… Il s’agissait du dernier test avant le grand soir. Dernier round ! Il me raconta comment il l’avait acheté…

-Sors… laisses moi… je sais que cela est ta chambre… Mais laisses moi… S’il te plait… Je veux être seule… Tu ne me verras pas ce soir, et je crains fort que trainer une pauvre minette comme moi par les cheveux devant tous ces notables soit de très mauvaise presse pour toi…

J’espérai que la manière douce allait marcher, mais non. Doucement je reculais vers la table de nuit et j’ai glissé ma main sous la table de nuit. Il y rangeait un petit glock. Il était là, il n’avait pas eu la présence d’esprit de le mettre ailleurs… Il y avait le silencieux dessus, parfait ! Mon plan se déroule parfaitement jusque là ! Je le vise…

-Maintenant, tu dégages de cette putain de chambre !

Sachant qu’il allait dire que je n’oserai pas, j’ai tiré tout près de sa chaussure et s’il approchait, je tirerai encore, et plutôt bien cette fois…

-Sors !!! TOUT DE SUITE !!!

Je retournais l’arme vers moi…

-Tu appelles, tu n’es pas sorti dans les trois secondes, je me tire une balle ! Alors tu vas sortir de cette chambre, et tu ne vas rien dire aux deux gorilles à l’entrée… Et tu te casses !!!

Je le charge et je le place sous le menton et je compte… Il ne pouvait pas courir le risque de me perdre, surtout s’il m’aimait quelque part, qu’il culpabilisait de m’avoir mise en vrac, alors j’avais préparé ce coup dès que je fus capable de me tenir debout, il fallait qu’il voit ce que cela fait… Une fois sorti, je me suis redressée et j’ai refait le lit. Si quelqu’un venait à entrer il se retrouverait devant une porte fermée de l’intérieur… Le loquet avait fait un bruit infernal. J’ai pris une douche, rasée, lavé mes cheveux, le coup de chance c’est que sa salle de bains était en fin de parcours de la plomberie, personne n’entendrait rien… Je me suis rapidement séchée les cheveux, j’avais à peine une heure avant le début du grand soir. J’avais fait longuement semblant de dormir ces dernières nuits et donc je savais que ce soir, j’aurai ma chance de l’éblouir et de mettre fin au cauchemar…

J’enfilai la robe, il avait clairement le compas dans l’œil pour avoir vu la taille exacte et la couleur qui irait parfaitement. J’avais une trousse à maquillage dans la partie dortoir, enfin le dortoir qui me servait de chambre… Je déverrouillai la porte. Le doigt sur mes lèvres j’ai regardé Maddox et Stephen.

-Un mot et je vous bute compris ? Vous n’avez rien vu, rien entendu, et je suis toujours dans la chambre, pigé ? Sinon je vous jure que votre pire cauchemar, c’est les bisounours à côté de ce que je vous ferai si vous ne tenez pas vos langues !

J’ai refermé la porte, et sans me prendre les pieds dans le tapis, j’ai rejoint mon dortoir sans rencontrer personne… je me suis maquillée, et coiffée avec un chignon haut. Maintenant, la fête peut commencer… La sienne…

Quand je suis arrivée dans le hall où se déroulait le bal, la fête battait son plein… Je raffolais des soirées à l’ancienne On m’a annoncé. Tout le monde regarde le grand escalier que je descends, il me voit, il me regarde, je souris tendrement, un sourire qui disait « tu as passé le dernier test… Cette histoire est loin derrière nous… » J’ai regardé par-dessus mon épaule, Stephen et Maddox applaudissaient comme des mioches. En fouillant un peu, j’avais trouvé des gants longs blancs qui avaient été mis avec la robe sans nulle doute. Heureusement que j’avais prévu la paire de chaussures… Arrivée à sa hauteur, je suis passée dans son dos avec un large sourire et caressant ses épaules…

-Tu as le droit de dire que je suis une véritable garce…

Fis-je en le regardant avec mon petit air suffisant qu’il adorait tant. J’entendis un « La Tueuse le retour ! », certainement Hans qui ne lâchais jamais vraiment son patron… Je souris tendrement, avec de grands yeux pleins d’étoiles… Le regard que j’ai d’habitude quand je le regarde lui… Et lui seule… Sans crier gare, je me suis approchée et j’ai déposé un léger baiser sur les lèvres suffisamment discret pour qu’il ne soit vu que de nous… Maintenant je lui faisais face, j’étais prête à me prendre la pluie de météorites dans la figure ou pas… Mais une chose était sûre, je l’avais clouée sur place !

-Alors ne dis rien…Profites de ma présence, debout à tes côtés après un mois de cauchemars…

Je déposais mon baiser léger comme une plume sur ses lèvres, le laissant se remettre de ses émotions. Apparemment le retour à la normale ce n’était pas pour tout de suite, je l’en avais laissé pantois. Je l’avais surpris ! J’avais réussi et en beauté en plus, sans mauvais jeu de mots.

Un homme ventripotent et apparemment doué d’une grande richesse monétaire apostropha Donaka alors qu’on discutait de mon retour surprenant. Il ne lui fit que des compliments sur la soirée. Mais aussi sur le fait qu’il avait le don pour débusquer les talents de demain. Je venais d’arriver, je ne me contentais que de sourire en pensant qu’il allait falloir que j’aille voir ces fameuses œuvres. Après quelques mondanités, il prit congé et Donaka nous attrapa une coupe de champagne chacun. Il m’entraina alors dans un coin de la salle tranquille, loin des yeux et des oreilles et me demanda à quel jeu je jouais, plantant son regard dans le mien.

-Je ne joue à rien… Je suis désolée de t’avoir fait peur ou de la peine… Mais comprends moi, si je n’avais pas employé les grands moyens pour te faire sortir de la chambre, je n’aurai pas pu te faire une surprise ainsi, et m’inviter au dernier moment à ta petite réception…

Je pose délicatement ma main sur sa joue…

-Non, je ne voulais pas te faire comprendre que tu t’es mal conduit… je voudrais que tu comprennes d’arrêter de me rejeter… Soit disant par peur de ce choix dont tu m’as parlé ou de ne pas me protéger, ou une autre raison. Tu as perdu Maman et je sais quel chagrin cela a été… de ne plus la toucher, l’embrasser, la voir… Mais moi, je suis déjà toute à toi… Je n’ai personne d’autre… Je suis désolée d’avoir été obligée d’aller dans les extrêmes ces derniers jours… Mais il fallait que j’en ai le cœur net, et… tu as beau faire ton fort, ton puissant… Ton… Sans cœur parfois… Mais il y a une chose dont je suis sûre… Donaka… C’est que tu m’aimes presque autant que moi je t’aime… Ne le nies pas, les actes et les attentions que tu m’as porté pendant ce mois, m’a montré à quel point tu tenais à moi… Pas d’une manière qu’un boss ou qu’un ami agirait, mais plus… Comme quelqu’un qui aime…

Bien que je l’avais surpris et clairement cloué sur place, je savais que je ne pouvais que le désarmer en m’ouvrant ainsi…Et je n’avais fait que raconter la vérité, cette vérité qui lui avait explosé en pleine figure quand il avait failli me perdre. Il culpabilisait, il était malheureux, et j’en étais sûre il m’aimait ! Il avait beau continuer d’essayer de nier l’évidence, de vouloir me protéger de lui, il ne pouvait plus… Fuir, sinon il aurait dû me laisser mourir. Ce soir était la nuit où un nouvel homme apparaissait et j’allais tout faire pour.

Le temps passe et les coupes de champagne s’enchaînent pour lui et pour moi. Soit il me les offre soit on se les fait offrir… Je commence à être un peu guillerette et dès que j’en ai l’occasion mes yeux sont figés dans les siens. Au bout d’un moment, on se retrouve au même endroit que pour discuter un peu plus tôt dans la soirée, et le voyant regarder ailleurs… J’ai pris son visage dans mes mains avec un petit sourire rougissant.

-Cette nuit est merveilleuse Donaka… Je crois que cette nuit est celle d’une renaissance…

Nos yeux s’attiraient comme des aimants, bientôt son visage ne fut qu’à quelques centimètres du mien… J’ai repris ses lèvres doucement, d’abord très légèrement puis en appuyant doucement… entre deux respirations, restant à quelques millimètres de ses lèvres j’ai murmuré un « ne me rejettes pas… » Déchirant, en le fixant dans les yeux. Je le sentais, la digue en lui était en train de céder. Je repris mon baiser, un peu plus insistant et je l’ai regardé dans les yeux en silence… Il résistait, mais la force de cette résistance s’évanouissait de seconde en seconde… J’ai descendu mes mains de ses joues pour les attacher dans sa nuque, il y avait un slow qui passait. J’ai pris ses mains et je les ai mise à ma taille et petit à petit, nous commencions à suivre le rythme de la musique, ne quittant pas son regard du mien…

Oui, je lui avais fait passer un test, un sacré test pour voir jusqu’où il était prêt à aller pour moi. J’avais eu ma réponse, celle que j’espérais, celle que j’attendais depuis plusieurs mois. Oui, j’en avais désormais la certitude, il m’aimait, ce n’était pas encore l’explosion, mais il m’avait donné tant de preuves.

Nous avions désormais un peu bu, un excellent champagne, mais connaissant notre hôte cela ne m’étonnait pas plus que cela. Il me promit qu’il ne me rejettait plus… Je comptais bien lui rappeler demain matin quand l’alcool se sera dissipé. Mais il restait pas mal d’heures avant le petit matin, et je comptais bien en profiter et faire la parfaite hôtesse.

A la suite du slow, nous avions dansé plusieurs fois sans jamais se quitter du regard. Moi qui dansait comme si j’avais deux paires de jambes, je me sentais voler contre lui, il faisait ce qu’il voulait de moi, je me laissais totalement guidée et entre nous il était un danseur hors pair !

J’avais le tournis tellement j’étais heureuse. Nous sommes allés sur le balcon de son entreprise, qui donnait sur la grande pièce où se tenait la réception et il se tourna vers moi un léger sourire aux lèvres, ce qui eut pour effet de me faire rosir.

Il était content que je sois là, il me complimenta sur ma tenue, et il me parla de Maddox… j’ai ronchonné légèrement, faut dire aussi que le pauvre bougre, je ne l’avais pas ménagé.

-Tu pensais réellement que j’allais rater une occasion d’être à ton bras ? Tu y as vraiment cru ? Je suis meilleure comédienne, que je ne le pensais !

Fis-je avec un sourire limite moqueur en coin. Oui, j’avais pris sur moi pour virer Madd puis Donaka de ma chambre, mais il fallait qu’ils croient que j’étais toujours dans un sale état pour que la surprise soit parfaite ! Avant qu’il ne puisse répliquer, j’ai cloué mes lèvres sur les siennes et je ne les ai lâchées que lorsque j’ai manqué d’air. Le baiser était intense et je voulais qu’il sente tout l’amour débordé, mais surtout achever ce qui lui servait de ruines de digue à ses sentiments à lui.

La soirée continua sur la joie et un début prometteur d’amour et cette fois réciproque… Le lendemain matin, j’avais un Kangourou dans la tête… La vache, l’enclume… Je souriais dans mon sommeil de plus en plus léger, en repensant à la fin de soirée. Nous avions rien fait de probant mais nous étions tombés comme des merdes sur le lit… J’ai ouvert un œil et je me suis rendue compte du hic ! Il était à côté de moi. Enfin plus exactement, j’étais dans ses bras, tendrement lové. J’ai senti une légère panique me gagner… En fait, nous avions rien fait, je m’en rappelais personnellement, nous avions juste échangés quelques baisers… Donaka dormait comme une masse, faut dire aussi que s’il devait rattraper un mois de nuits manquées, bah c’était normal. J’ai réussi avec toute la délicatesse du monde à m’enlever de son étreinte et je me suis levée sur la pointe des pieds. J’étais en t-shirt avec un pantalon de survet et je me rendis dans la cuisine. Hans y fumait tranquillement sa clope. On était toujours à l’entreprise m’étais-je dit en sortant de la chambre… je ne disais rien, il me regardait je le sentais. Je préparais le café serré, les tartines, le jus d’orange. Hans sortit sans un mot. J’ai dégluti avec difficultés, comment allais-je m’y prendre pour me faire pardonner de tous de ma conduite inadmissible envers des personnes qui m’aiment et qui avaient peur pour moi.

Je mis le tout sur un petit plateau avec la petite rose jaune qui trônait sur le piano de la cuisine, et je me suis rendue dans la chambre. Il dormait toujours. J’ai posé le plateau sur une petite table, et j’ai caressé sa joue et ses cheveux…

-Donaka… Hey mon ange de la mort… Réveilles toi… Je t’ai préparé le petit-déjeuner…

-Non… Non calmes toi ! On s’est changé avant de s’effondrer comme des masses… Il ne s’est rien passé… Promis, rassures toi !

Fis-je avec un sourire amusé mais compatissant. J’ai tiré un peu mieux les rideaux pour que la lumière lui fasse un peu moins mal à la tête. Il prit le verre de jus d’orange tandis que je me réinstallai à ses côtés dans le lit. Je ne demandais même pas la permission je faisais comme chez moi. Quand il avait tout remonté, j’avais cramponné le plateau avant qu’il y ait un drame. Il me remercia… Un magnifique sourire illumina mon visage et j’ai servi le café et j’ai commencé à lui beurrer un toast… Beurre-confiture si j’avais bonne mémoire…

-Tu étais juste un peu plus torché que moi… J’ai dû limite te border tellement tu dormais debout après t’être mis en pyjama… J’ai attendu que tu dormes pour me mettre en pyjama à mon tour et crois-moi que cela n’a pas mis longtemps avant que je ne te rejoigne dans les bras de Morphée…

Fis-je avec un sourire attendri et des yeux doux. Je lui ai tendu sa tartine et moi j’ai commencé la mienne avec du beurre de cacahuète et je l’ai mangé avec appétit… Quand il fut un peu plus réveillé je lui ai tendu sa tasse de café noir de chez noir sans sucre et je fis bien attention à ce qu’il ne renverse pas le tout dans les draps… Le petit déj dura une bonne heure… On discutait de nos impressions sur la soirée, les gens qu’on avait rencontrés, avec qui on avait discuté… Je lui fis part de mes impressions de « faux-culs attitude » sur certaines personnes et qu’il fallait les surveiller un peu plus avant qu’ils ne suivent leur prédécesseur et qu’ils soient trop gourmands.

On a vidé la cafetière et la pile de toasts. Le beurre de cacahuète bien entamé et le pot de confiture quasiment vide. J’ai posé au sol le plateau en reprenant les tasses et les préparant à l’expédition dans la machine lave-vaisselle. Je me suis blottie contre lui, ma main sur son torse et ma tête sous son menton. Dans son état, il ne pouvait pas fuir, je l’ai regardé l’interrogeant du regard s’il se souvenait de sa promesse. Je n’attendis pas sa réponse, que je me suis surélevée à la force des coudes et j’ai pris ses lèvres, d’abord doucement, puis un peu plus insistante. Cela allait lui rappeler les nombreux câlins et baisers plus ou moins passionnés qu’on avait échangés. Je me suis redressée un peu plus et j’ai pris son visage dans mes mains et j’ai continué le baiser en devenant un peu plus passionné… Je me suis détachée de ses lèvres à regret, et j’ai fiché mes yeux dans les siens.

- J’ai passé… Une magnifique soirée à tes côtés… J’espère qu’il y en aura d’autres… Et que le fait que mon statut de COMPAGNE… Soit vraiment avéré ?

Fis-je avec un sourire malicieux sur les lèvres. Je pris sa main et je croisai mes petits doigts avec les siens.

J’allais garder mon titre de compagne, donc il m’aimait, donc il voulait que je reste à ses côtés. Je suis devenue la plus heureuse des femmes en quelques secondes. Les baisers et les caresses continuèrent de pleuvoir pour mon plus grand plaisir. Le pauvre bonhomme avait eu peur qu’on ait fait des galipettes, dans notre état, ou plutôt dans son état à lui, cela aurait tenu du miracle qu’on arrive à finir les préliminaires.

Ce moment magique fut brisé par l’intervention de Stephen qui tirait la gueule. Il avait à me parler. Hum, j’avais un peu l’impression de savoir… Et le pire c’est que Donaka donna son accord. Je n’avais pas le choix, il allait que je m’acquitte de cela, c’était le commencement d’une longue liste de personnes que j’avais peiné ou blessées pendant mon « pétage de plombs » Je me suis levée en pyjama et je l’ai suivi sans un regard pour Donaka, j’avais assez honte comme ça. Je connaissais Stephen et les autres depuis quelques mois, alors qu'ils travaillaient ensembles depuis des années, je n'étais en fait qu'une pièce rapportée dont il allait être très commode de s'en débarrasser...

Arrivés dans la salle des gardes, toute la clique était là, mon malaise fut énorme. Tout le monde tire la gueule. Nous devions discuter mademoiselle… Oui, je sais, j’ai merdé, pire j’ai tenté de tuer un des nôtres… Bref, je passais devant une sorte de tribunal… Son alors m’intimait de parler, mais vite car je les sentais tous bouillir… Moi aussi je bouillais, pas parce que je les haïssais, mais parce que je me haïssais moi…

-Alors quoi ? Vous voulez que je vous dise O combien j’ai été conne ? Que j’ai pété un cpable par dépit amoureux, par les médocs et parce que je ne voulais plus péter les couilles à Donaka avec mon sentimentalisme et mon émotionnel débordants ? Vous voulez que je vous dise quoi ? Que je ne mérite plus votre amitié et votre confiance ? Non, c’est une chose établie que je ne la mérite plus ?

Je souris nerveusement.

-Vous savez quoi le plus con dans tout cela, c’est qu’actuellement, il y en a pas un qui me déteste moi, plus que je me déteste… Non, Vous n’avez aucune idée de la mesure de la haine que je porte à mon égard, de vous avoir fait souffrir de différentes façons… *regarde Maddox* D’avoir tenté de te tuer alors que tous ce que tu voulais… C’était que la petite chose fragile que j’étais revienne et moi je n’en avais aucune envie…

Je tripote mes doigts dans mon dos nerveusement et j’ai les yeux qui commencent à s’humidifier.

-Et de cette chose fragile que je suis… Ne faut pas croire que je suis heureuse qu’elle soit revenue, bien au contraire… Maintenant que j’ai perdu toute fiabilité ou crédibilité… Aux yeux des gens qui m’entourent… Car il n’y a pas que vous dans cette histoire… Il y a aussi tous mes collègues de l’hosto… Mon frère Allen que j’ai littéralement délaissé et… Luka… Je lui avais juré de prendre soin de lui et de ne pas le lâcher, et qu’est-ce que j’ai fait tout le contraire… Maintenant il s’enfonce de plus en plus et tout est de ma faute !

Je soupire et je tiens bon, je prie dur comme fer pour que mes yeux s’assèche et que mon cœur aussi car là, ce moment devenait vraiment insoutenable…

-Aucun mot… Ne sera dit à Donaka… Vous pouvez vider votre sac maintenant… Ou même vous défouler, je ne me défendrais pas… Ici, c’est comme dans la rue, c’est la loi du plus fort… Nous avions fait un pacte… Tous ensembles, mais surtout Stephen moi et Maddox… Quiconque s’en prendra à un de nous, mourra… Je crois qu’il est temps de mettre cela en pratique… Je trouverai bien une nouvelle excuse pour expliquer ces bleus…

Fis-je avec un petit sourire nerveux mais triste… Je terminai ma plaidoierie par ces quelques mots…

-Si je me sors… d’ici vivante… Je vais partir… Quelques mois, en mission humanitaire en Afrique… Je sais que Donaka me laissera pas faire, mais je ne lui en laisserai pas le choix… Je crois… Qu’il s’impose de lui-même que je fasse un long chemin vers la rédemption… Et je ne connais que ce moyen… Pour y arriver… Je suis désolée… Mais au moins cela vous fera de l’air, et vous n’aurez plus à supporter ma vue, ni ce que j’ai fait qui est inadmissible pendant quelques temps…

Au final je n’avais pas terminé…

-Je connais déjà des personnes dans cette pièce, qui ne me pardonneront pas et qui me voueront une haine féroce jusqu’à ce que je crève là-bas ou en mission… Il y en a d’autres qui attendront que je fasse mes preuves… Mais je sais que personne ici ne peut comprendre pourquoi je suis tant allée dans les extrêmes, parfois malgré moi… Je regrette… Réellement, et j’accepterais la sanction que vous me donnerez… Je ne dirais rien à personne et je ne me défendrais pas ou commenterais quoi que ce soit… Pardon…

Je ne disais rien, je les laissais parler… ils avaient tous raisons, et honnêtement s’ils ne me donnaient pas une sanction acceptable, j’allais clairement faire en sorte qu’ils me la donnent. Je m’en fou du statut de sœur, je suis devenue une traitresse, une enfoirée de traitresse qui a voulu décimer tous ceux qui s’opposaient à elle. Je continuais d’obéir aux ordres, mais tous ceux qui voulaient me raisonner auraient des bleus ou finiraient dans le caniveau…

-J’en veux pas de votre statut de petite sœur… Ca pue le sentimentalisme, c’est moche…

Fis-je entre mes dents rageant presque d’attendre la sanction si longtemps. Ah oui il allait cloué les avions jusqu’à ce que je débarque ? Mais il n’est pas obligé de savoir quel avion et surtout si ya un abruti assez con pour me suivre, je l’assommerai ni plus ni moi. Je ne suis pas sa prisonnière ! Quand Madd clama haut et fort qu’il me fallait une sanction et pas des moindres et tassa Stephen j’ai souri franchement.

-Merci Madd, je ne mérite que votre mépris et surtout la punition que vous jugerez bon de me donner…

Je repérais, un coupe papier, je pourrais me l’enfoncer si jamais il comptait ne pas me tuer… Et effectivement il s’est foutu de ma gueule, au lieu de la droite j’eus le droit à une pichnette !!! Il se foutait de ma gueule comme tous dans cette pièce… Stephen prit la parole, j’enrageais et mes yeux devenaient du feu à chacun de ses paroles. Je tremblais de rage et quand Madd a voulu me prendre dans ses bras j’ai sifflé

-Bandes de sales enfoirés de médeux… Je vais vous apprendre à vous foutre de moi ! Même si c’est la dernière chose que je ferai sur cette terre !!!

Au moment il fut assez proche ! Je lui assénai un crochet dans le ventre puis un coup dans le dos pour le mettre au sol. Ils arrêtèrent tous de se bidonner, puis en vitesse j’assénai une droite à Stephen en me saisissant du coupe papier…

-Allez défends-toi ou tu es tellement en train de te foutre de ma gueule que tu en as meme plus la force ?

Et encore une, puis une autre. Et enfin quand ils approchèrent tous je me suis repliée un peu plus loin et prit le flingue que Maddox avait en étant à terre…

-Ne vous approchez pas de moi ! *fis-je en les pointant tous du flingue et en montrant le coupe papier* On rigole plus ? Comme c’est bizarre…

J’ai retourné le coupe papier vers moi mais je ne me suis pas encore plantée. Je pleurnichais à moitié.

- J’avais confiance en vous… Je pensais sérieusement que vous valiez mieux que cela… Je pensais que vous étiez des hommes d’honneur qui ont un code moral strict et impartial…Nous avions un pacte Madd et Stephen !!!! *je me cale contre un mur ainsi jai tout le monde en vue* Celui qui s’en prend à l’un de nous mourra ! C’était un pacte de sang bordel !!! Vous vous êtes tous foutus de ma gueule ! Vous m’avez sérieusement déçu… Je mérite votre colère, votre pseudo-pitié je n’en veux pas ! Votre pseudo « arrêtes on t’en veut pas Magg » J’en veux pas non plus !!! Est-ce si difficile de comprendre que cette sanction je l’attendais ? Que ces coups je les attendais ? Mais merde secouez-vous !!! Arrêtez de me voir comme une sœur d’arme ou une autre garde ! Je n’ai plus ce statut depuis le jour où j’ai tiré sur Maddox ! Je suis devenue à ce jour une traitresse, quelque chose d’incontrôlable qu’il faut détruire avant qu’elle fasse d’autres victimes ! Je ne suis plus des votres Stephen… Je suis devenue… Une ennemie, quelqu’un qui a profité pour vous faire du mal… Quand tu dis que vous avez tous touché le fond… Je ne pense pas que… Vous ayez été aussi loin…

J’ai lâché le flingue et je l’ai lancé vers Madd… J’ai gardé le coupe papier en direction de ma poitrine.

-Je ne vous suis plus utile, je ne suis plus la tueuse, j’ai tout perdu… J’ai perdu une réputation, certainement mes deux travaux, j’ai perdu Luka, et tous mes amis… Vous pensez sérieusement qu’on peut survivre sans tout cela ? Non… J’ai perdu mon honneur et mon âme à l’instant où j’ai commencé à déconner… Alors… Vu que vous n’êtes pas foutus de faire votre job et vous faire justice, je vais le faire… D’ailleurs Stephen, cela m’étonnes de toi, tu as la réputation d’appliquer ta propre justice… C’est étrange de toi de faire preuve autant de cœur mou… Autant de pitié… Autant d’amusement à me rabaisser, non sérieusement, je m’attendais à mieux, je m’attendais à plus du GRAND Stephen, le sans pitié… Je ne suis plus des votres alors pourquoi autant d’hésitations ? Donaka ? Dans l’état actuel, quand il saura ce qui se passe dans cette salle, ce sera qu’une question d’heures ou de jours avant qu’on me retrouve au mieux SDF au pire dans un caniveau… Et je ne veux pas qu’il est le choix de me tuer ou de m’épargner, alors… Je vais faire la seule chose qui est bien…

Je me plante, sauf que mon inconscient reprit le pas et retourna la lame qui fit saigner mes doigts tellement je la tenais fort… Je me suis simplement écroulée en pleurant de plus belle, hurlant de douleur, lâchant le coupe papier. Je pleurais tellement fort que je tremblais… et je tressautais à chaque respiration… Bientôt on pouvait apercevoir que ma seule blessure était mes mains… et mon cœur qui saignait.

-Je ne peux pas… Même ça… Je ne suis même plus capable de le faire… Pardon… Je n’ai plus… de vie… Plus… d’honneur… Je n’ai que… les regrets, et la culpabilité qui est insoutenable de vous avoir tous… Déçus… Maltraités… Tenté de tuer… Mon état… n’excusait pas tout… C’est pour ça… Que j’attendais… la Mort… Votre sanction… aurait du être la Mort… Faites-lui… un rapport détaillé… Qu’il me vire… C’est terminé… j’ai perdu le peu d’amour qu’il me restait… Après avoir bataillé pour l’avoir… Je vais le perdre… Bêtement… Parce que je ne suis plus que l’ombre de moi-même… Parce que je m’en veux tellement… Que je ne suis même plus capable de vivre normalement… Parce que ma culpabilité envers tous… Me bouffe et m’ai insupportable… Je ne peux plus… Même si je sais si c’est le passé et que j’avais la possibilité de vivre une vie dont j’ai rêvé depuis des mois…… Je ne sais pas si je peux survivre… Avec autant de culpabilité… Oui… Je me rends compte à quel point je viens de faire l’impensable et que cela aurait été une connerie… Mais… J’ai tellement peur… Tellement mal… Tellement… coupable de tout le mal que j’ai fait… Que cela prend le pas… Sur ce que je suis réellement… Et qui est effectivement… revenu… Mais que tous ces sentiments empêchent de s’exprimer… Et de redevenir… la Tueuse… Votre sœur d’arme…

Je pleurais, les mains saignantes recroquevillée contre ce pan de mur… Les yeux fermant, pleurant de douleurs, de peine, de mal, de tout… Un silence de mort régnait dans la salle, et j’ignorais à cette seconde qu’IL était là et qu'il avait suivi ma longue tirade sur ce que j'endurais comme souffrance, le contrecoup de tout ce que j'avais fait durant le temps où je pétais les plombs. Il le savait, fallait que cela sorte un jour... Et le plus tôt était le mieux. Stephen avec toute sa sollicitude avait allumé la mèche d'une explosion de chagin et de culpabilité... L’abcès percé je ne pouvais aller que mieux...

Sa voix dure me fit un léger électrochoc… Il était là, il avait tout entendu… Je m’étais figée. La voix tonna comme l’orage d’été et cela me fit trembler de peur. Je me suis relevée, avec une expression de terreur dans les yeux. J’essayais d’étouffer mes sanglots, je me rendais compte de ma propre vulnérabilité, et le fait que je leur le reprochais en frappant, pour faire croire que j’étais toujours forte, mais mon armure était fissurée de partout, je n’avais plus envie de rien… Juste qu’on mette fin à cette culpabilité, et à cette douleur, même par la mort.

J’ai écouté sa longue tirade, personne ne m’en veut ? Et lui là il ne m’en veut pas peut-être ? Tout le monde a compris ? Non je ne pense pas, sinon je serai en état de choc et entre la vie et la mort tellement on m’aurait frappé… Je tremblais de peur, et j’avais terriblement froid. J’avais honte, et je n’avais qu’une envie, mourir… A quoi ça sert de vivre avec une telle douleur ? Cela rend fou, j’étais peut-être tout simplement en train de devenir cinglée… En analysant mon état, je me suis rendue compte que j’étais brisée, que je n’arrivais pas à vivre… J’avais régressé au même état qu’à mon retour de guerre…

A sa seconde demande, plus dure si je voulais une sanction… Je tremblais de plus belle, je sanglotais à l’intérieur et mes yeux avaient toujours la même expression de terreur. Je devais avoir blanchi. Le petit déjeuner était très loin. Je me sentais si faible… La soirée merveilleuse que j’avais passée était balayée elle aussi. Mes espoirs, mes envies, balayées par cette seule envie d’être punie et d’en finir. Mon avenir lumineux de nouveau qui s’avançait vers moi à grands pas cette nuit, venait de disparaître et de laisser place à un désert de désespoir… Mes yeux apeurés se sont levés vers lui…

-Et tu vas me faire quoi ?... Me virer ? Couper les ponts avec moi ? Ne plus me voir ? Ne t’en fais pas pour cela… Mon exil je l’ai déjà prévu pour la semaine prochaine… Il y a un départ pour l’Afrique en mission humanitaire pour trois mois… Je crois… que… j’ai besoin de prendre... Un peu de distance, histoire de réfléchir au mal que j’ai fait… Et tenter de racheter une âme déjà bien entachée… Mais vas-y… Donne-la-moi cette sanction ! Tu ne peux pas me faire plus mal que ce que tu m’as déjà fait…

Au moins il savait… Je l’aimais comme une folle, je ne faisais rien pour lui montrer, alors bon, à quoi bon rester entière, ne pas lui demander de me faire un peu plus mal, je crois que je ne verrais même pas la différence… Dans ma tête je faisais déjà mes prières… Mes yeux étaient encore plus terrorisés et je peinais à rester debout, mais au moins j’aurai fait face jusqu’à la fin. Je voulais garder un peu de « moi » jusqu’à la chute… Me battrait-il ? Non, je ne pense pas, il avait d’autres méthodes bien plus mauvaises pour faire souffrir quelqu’un…

-Mets fin... A cette douleur insupportable qui me bouffe, cette culpabilité qui hurle à mes oreilles... je ne supporte plus de vivre avec ce mal qui me détruit... Mets y un terme je t'en conjure... Je ne dirais rien et ne riposterai pas, quelque soit cette sanction je l'accepte et je la mérite..

Je vis le regard de Hans s'assombrir avant de baisser la tête. Hans en avait déjà parlé à son boss, cette douleur hurlante qui nous empêche d'être nous-même, qui nous tue et qui nous amène à commettre tout pour être haï alors qu'on nous pardonne, cette culpabilité qui nous broie pour faire de nous ce que j'étais devenue, une ombre qui vivait encore à cause du coeur qui continuait de fonctionner... Oui... Il la connaissait... Il savait que son boss devra la jouer finement pour ne pas la tuer émotionnellement comme il avait failli le faire auparavant.

Il pensait que je l’aimais ? Oui je l’aimais mais il ne sait pas ce que c’est de souffrir milles morts dans un corps déjà affaibli. Oui je l’avais testé, je l’avais fait souffrir, mais je pensais sérieusement me sentir mieux… En fait mon état avait empiré. La gifle retentit, et me fout au sol. Je ne le regarde pas. Il me dit de faire mes bagages car j’ai un voyage à faire… Pas un mot de ma part, je souffre tellement que la voix m’en est coupée. Maintenant c’était fait j’avais vraiment tout perdu… Allen, Pardonnes moi, je ne suis pas la sœur qu’il te faut… Luka, tu es la seule personne qu’il me reste à vouloir sauver… Je vais t’emmener avec moi de gré ou de force…

Il me foutait dehors… Ni plus ni moins. J’ai commencé à bouger de nouveau quand la porte de son bureau claquait et retentissait jusqu’à la salle des gardes… Je me suis relevée et je me préparais déjà à partir d’ici, mentalement. Je me suis redressée tête baissée et j’allais vers la porte sans un mot… Quand Maddox arriva, je l’ai poussé, le regard rougi par les larmes, des yeux vides mais pourtant tellement humide qu’un drap de bain ne suffirait pas à les éponger.

-A ton avis… Non, Madd… c’est terminé… Pardonnez-moi…

Je me suis enfuie de la pièce, j’ai pris quelques affaires… Et je me suis arrêtée devant le pupitre de la petite pièce où j’étais… J’ai pris une feuille de papier, et un stylo qui trainait dans mon sac à main… Et j’ai écrit, de ma plus belle plume malgré mes convulsions dues au chagrin… La feuille allait être maculée de larmes…

« Mon ange de la Mort,
Je ne sais pas si tu liras cette lettre, si tu la lis, c’est que je suis partie, par honte de ce que j’ai fait… Je sais qu’il y a une chance sur deux que tu la déchires sans autre chose, mais… J’ai des choses à dire…

Je ne t’ai pas menti quand je t’ai dit ces trois petits mots… C’est juste que… Je ne pensais pas réagir ainsi quand on m’a mise devant le fait accompli… Je suis loin d’être guérie… L’incident de cet après-midi n’est que le premier d’une longue liste… J’ai été mise devant le mal que j’ai fait, devant les gens que j’ai fait souffrir, devant ce que j’étais devenue… Un monstre égoïste qui n’avait plus rien à foutre des autres, qui ne pensaient qu’à son propre petit chagrin, je n’ai pas pensé une seule minute à toi ou à Allen que j’allais laisser derrière moi si je disparaissais… Non, la seule chose qui m’aveuglait, c’était de taire ce mal, de faire taire cette culpabilité qui m’anéantissait de minutes en minutes…

Si j’avais su poser des mots sur mon mal être… Nous n’en serions pas là… Si j’avais arrêté d’être un concentré d’égoïsme et que j’avais craqué plus tôt on serait toujours ensembles, j’aurai pris une baffe de la part de Stephen et on en parlerait plus… Mais non encore une fois j’ai fait simple…

Je voulais partir en Afrique déjà bien avant de te rencontrer à nouveau… De me mettre à ton service… Mais pour moi je n’avais pas le droit de te faire part de mes désirs, de mes rêves, ou même de te parler de mes pires cauchemars ou peurs… Tout cela a macéré et m’a détruite… Nous a détruits… Je ne pars pas pour fuir… Pour te fuir, ni pour fuir ma culpabilité… Mais là-bas… Ils ont besoin d’aide… Je vois ça comme un chemin vers la rédemption… Une quête pour retrouver qui j’étais… Que je suis toujours mais qui est tellement en état de mal et de désespoir…

A l’heure qu’il est… Je dois être planquée quelque part en ville… Mon appartement m’appartient plus, ayant rompu mon bail un matin quand tu n’étais pas là… Je verrais bien où je peux crécher…

Donaka, j’ai perdu ma vie avec toi à la minute où j’ai commencé à déconner par dépit… J’ai perdu le rêve d’une vie qui ne m’appartiendra désormais jamais… J’en ai eu l’aperçu hier soir, et crois-moi que je donnerais tout pour n’avoir jamais déconné… Ni réagi comme cela…. J’avais rêvé de cela depuis tellement longtemps, et comme d’habitude, comme toute ma vie, j’ai encore tout gâché…

Donaka, Je t’aime tellement… J’espère qu’un jour tu trouveras la force de me pardonner… Que Maman me pardonnera ma conduite… Ne me recherche pas… Oublies moi… Je ne te ferais plus souffrir… Je vais reprendre la vie que j’avais avant… Mes démons me guettent, j’espère que ma rédemption les fera fuir définitivement… J’ai compris, je ne rechercherais plus jamais à reprendre contact avec toi… La région d’Afrique où je vais est en guerre, mais je n’ai pas peur… La vie est une éternelle boucle… Il faut bien que je retourne là où mes cauchemars ont commencé… Et que je lutte pour rester en vie… Encore… Je t’aime… Mon ange de la Mort… Pourras-tu un jour me pardonner… Trouve-toi une femme bien… Pas quelqu’un comme moi, d’instable et à moitié folle… Même complètement… Tu le mérites… Moi cela fait longtemps désormais que je ne mérite plus le moindre regard de ta part…

Mon cœur t’appartient désormais pour l’éternité…

Maggie… »

J’ai fait une enveloppe de fortune, j’ai pris mon manteau et une écharpe, je suis sortie et à l’entrée Maddox était là, j’aurai presque cru qu’il pleurait… Il voulait m’empêcher de partir. J’avais les larmes aux yeux.

-Madd… Pardonnes moi… Pour tout… C’est terminé… Ne m’empêche pas de partir… Je t’en supplie… c’est assez dur comme cela…

Je lui fais une tape amicale sur le dos et je finis par le prendre dans mes bras… Je lui demande d’être fort pour nous deux, pour les autres et pour Donaka. Puis je me sépare de lui et je lui tends la lettre…

- Attends… Attends qu’il se calme… Et par tous les moyens tu lui remets cette lettre…. Considères cela comme ma dernière volonté… Ma dernière demande en tant que sœur d’arme… Collègue… Car passer cette porte, je ne le serais plus… Adieu Maddox… Ptit gars…

J’embrassais son front et je suis partie en courant en larmes, manquant de me faire renverser plusieurs fois. M’enfonçant dans la vieille ville et la nuit pluvieuse et noire… Au bout de quelques heures, je me suis posée dans un camp de SDF autour d’un baril en feu… Priant pour qu’il ne me retrouve pas avant que je parte pour l’Afrique… Il commençait à neiger, la nuit promettait d'être longue... et glaciale...

Je ne pensais pas être capable de me retrouver à nouveau devant cette porte imposante, serrant les poings… Je devais être partie depuis quatre jours quand Maddox vint me trouver dans le centre SDF dans lequel j’avais trouvé momentanément refuge, jusqu’à prendre une décision de ce que je faisais de la suite de ma vie. Sans lui… Plus les jours passaient, moins j’avais envie de partir… Luka était trop faible et trop instable pour être dans un tel voyage éprouvant. Depuis environ deux jours je n’avais qu’une envie c’était de retourner le voir, le prendre dans mes bras et l’embrasser jusqu’à mourir d’asphyxie… Je protégeai le peu d’affaire que j’avais emmené comme une lionne et plusieurs fois j’avais eu le droit à des remontrances suite à des coups portés à d’autres...

Quand Maddox s’est assis devant moi, j’ai failli changer de place mais son regard triste inquiet et carrément agonisant me fit rester à ma place. Quand il me dit que Donaka allait terriblement mal, mon cœur se fendit de plusieurs coups de hache, mais je tentais de garder un minimum de contenance. La suite me fit ouvrir de grands yeux terrorisés. Je n’ai rien dit… Même s’il fit appel à notre ancien lien… J’ai pris mon sac, et j’ai couru jusqu’à son entreprise. Madd me ramassa à mi-chemin et nous sommes rentrés… J’avais une boule dans la gorge et dans le ventre, j’étais terrifiée que je jouais nerveusement avec mes doigts. J’ai salué personne, je suis allée dans la salle des gardes récupérer mon sac de médecin que j’avais laissé là. Il était à la même place et entier. Me voilà devant cette porte qui me fait désormais si peur. Me voilà face à nouveau à mes péchés, à mon destin. Non, je ne pouvais pas le laisser comme ça… Mais suis-je idiote ? JE NE VOULAIS PLUS LE LAISSER !!!

J’ai utilisé le passe que Maddox a subtilisé à Stephen et je suis entrée… Il y avait des cadavres de bouteilles partout… Il était roulé en boule sur le côté en pleurant dans son sommeil… Je le sentais, il dormait sous le coup de l’alcool, d’un sommeil lourd, mais ses larmes étaient bien réelles. Il était complètement beurré comme une tartine… J’ai posé mon sac, et j’ai déplacé les bouteilles bien rangées dans un coin… J’ai pris une bassine d’eau et de quoi éponger sa sueur. A un moment il se remit sur le dos, effectivement il serrait la lettre contre lui. J’ai épongé son front, puis ses joues dont dévalaient des larmes sans arrêt. J’ai détaché un peu sa chemise à manches courtes pour faciliter la respiration… J’ai continué sur ses bras et ses mains et doucement j’ai décroché la bouteille de ses doigts qui se décollaient tout seuls. Il pleurait toujours, mon cœur se faisait découper en petit morceaux menus.

-Shhhh… Shhhhhh… Pardon… Pardon de t’avoir abandonné… Je suis là… Je suis revenue pour toi… Je t’aime tellement… je ne suis pas partie en Afrique… Je suis restée parce que… Je ne me vois pas le reste de mon existence aussi moche soit-elle en ce moment sans toi…

Je ne sais pas s’il m’a entendu… J’ai déposé un baiser sur ses lèvres. Son haleine empestait l’alcool mais je n’en avais cure…Une chose était sûr c’est quand il allait ouvrir les yeux. J’allais être là… Le lendemain… Ou plutôt dans la journée, j’ai senti une légère pression sur ma main, inconsciemment j’ai resserré ma main sur la sienne et j’ai ouvert les yeux… Il était en train de se réveiller… J’ai caressé sa joue…

-Doucement… Tu reviens de loin… Moi aussi, je reviens de lui… Je n’ai plus envie de te quitter… Je t’aime tellement… Je resterais toute mon existence et au-delà à tes côtés… Fini les caprices et le comportement de petite fille gâtée… Je te promets que je serais la meilleure des compagnes qui existent dans ce monde… Pardonne-moi mon Ange de la Mort…

Une ou deux larmes coulèrent doucement sur son visage, elles furent suivies par d’autres… Du regret, de la tristesse, une profonde détresse, la peur… Mais un amour et une passion infinis… Tout cela se lisaient dans mes yeux clairs…

- Oui mon ange… Je suis revenue… Tout va bien… Je ne suis pas partie en Afrique… Je suis là pour toi…
Il caressa ma joue et sentit mes cheveux sur ses mains, et il descendit son pouce sur mes lèvres, je l’ai embrassé. Il se redressa, manœuvre dangereuse dans son état, je me suis redressée à mon tour et il glissa son nez dans mon cou avant d’éclater en sanglots, j’ai ouvert de grands yeux vers lui et j’ai refermé mes bras sur lui et je l’ai serré fort contre moi… Il pleurait vraiment, toute la digue venait de céder sous le poids de divers sentiments. Il finit par remonter son visage et me regarder, les yeux noyés de larmes en me disant qu’il était désolé, tellement désolé. J’ai essuyé ses larmes avec un sourire tendre et des yeux lumineux, plein d’amour et de compassion…. Je caresse sa joue en essuyant ses larmes bien que cela allait s’avérer être vain.

-Chuuuuut… C’est fini… Tout ira bien… Je reste près de toi…

Il se mit sur mon épaule et reprit ses larmes et ses sanglots tout son corps souffrait. Mais pas qu’à cause de moi. De tous les regrets, les pertes, les choses jamais accomplies, Karen… Allen, tout était mélangé et je savais par où il passait. Combien de fois pendant mon exil j’avais été dans le même état, mais voir des gens si démunis après avoir été dans une cage dorée m’avaient rendue assez forte pour tout affronter, encore plus maintenant que j’allais les affronter avec lui.

Ses mains se crispaient sur mon pull et il pleurait de plus belle. Les mots qu’ils prononçaient étaient de moins compréhensibles. Je caresse ses cheveux et sa nuque tandis que je laisse les digues se laisser immerger… Je savais que Madd était derrière la porte et qu’il devait se sentir terriblement mal. En même temps il devait se dire qu’il n’arriverait plus rien de mal à leur boss maintenant que j’étais revenue.

- C’est fini Donaka… Je t’aime, je suis là, je ne vais nulle part, je reste avec toi… Car je t’aime plus que tout au monde… Je suis revenue pour toi… Tout ira bien désormais… Pardonne-moi…

Je l’ai amené à me regarder et j’ai pris un mouchoir dans ma poche et j’ai essuyé ses larmes et ses joues avec un regard tendre et terriblement épris de cet homme…

-Chuuuut c’est fini… Le cauchemar est fini, et pour de bon… Calmes toi… Je ne te laisse plus… Tu ne rêves pas… Ne pleure plus… Voyons… Oui, tu as été un crétin, et moi aussi ! Fin de l’histoire ! Commencement de l’histoire que nous allons écrire, ensembles, un merveilleux chapitre…

Je souris doucement en coin en gardant son visage vers le mien tenu par mes doigts sur son menton… Je l’embrasse doucement sur ses lèvres puis son cou et je me blottis contre lui en le serrant dans mes bras. Je murmurai les paroles d’une chanson que j’ai écouté en boucle durant mon exil.

- I'm loving living every single day but sometimes I feel so… I hope to find a little piece of mind and I just want to know. And who can heal those tiny broken hearts, and what are we to be. Where is home on the milkyway of stars, I dry my eyes again. In my Dreams I'm not so far away from home… What am I in a world so far away from home, All my life all the time so far away from home… Without you I 'll be so far away from home…

Il finit par s’endormir doucement, paisiblement, il avait l’air de se sentir mieux, mais il dormait… Voyant plus de dangers, je me suis endormie aussi doucement dans ses bras. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi. En tout cas quand j’ai ouvert les yeux, il était levé… J’ai préparé à nouveau un sac. Je me suis levée et je suis allée sous la douche en me foutant des baffes. Comment j’avais pu être aussi bête ! La première chose qu’il allait faire maintenant qu’il avait repris ses fonctions normales, il allait me mettre encore dehors. Me virer de sa vie… Alors que la nuit passée, il semblait tellement vulnérable, et il semblait avoir tellement besoin de moi… Pourquoi avais-je cru en quelque chose que j’avais brisé de mes mains… Cependant je n’allais pas partir comme une voleuse… J’allais l’affronter une dernière fois…

Vêtue d’un jeans noir, d’un pull noir et d’une veste en sky, je suis sortie de la chambre, mon sac posé sur le dos. Stephen et Maddox pouvaient m’interpeller, s’égosiller à m’appeler et à me demander de ne pas partir, j’allais simplement vers son bureau… Je pose lourdement mon sac, et je toque à la porte.

- Je suis heureuse de savoir que tu reprends du poil de la bête… Écoute… Tout ce que j’ai pu dire ou faire hier, je le pensais réellement… Je t’aime Donaka Mark… Je ne veux plus partir loin de toi… Loin de vous tous… Mais… Si tu veux que je parte, dis-le maintenant… Oui je suis revenue alors que tu m’avais interdit de le faire… Mais c’est pour toi que je suis revenue… Je ne pouvais pas supporter l’idée de te laisser t’autodétruire sans rien tenter pour te ramener à la raison… Je n’ai jamais cessé de t’aimer… Même quand je suis arrivée à te haïr… Je t’aimais quand même…

Je m’asseois contre l’autre pan de la porte et je joue avec un petit médaillon entre mes doigts. Je suis nerveuse, très nerveuse, je savais que j’allais en prendre plein la tronche, j’avais désobéi, oui, mais par amour, et parce que le savoir si mal m’avait fait l’effet d’un électrochoc. Et m’avait ramené intégralement à moi-même… Je sentais les larmes couler le long de mes joues… Ma voix aussi commençait à virevolter un peu…

- Donaka-san… Me demandes pas de partir, je n’y survivrais pas… Je veux rester près de toi jusqu’à la fin des temps… Mon amour pour toi, n’a jamais cessé de brûler, même quand j’ai été pire que tout… Pardonnes moi pour tout le mal que je t’ai fait, pour toutes ces nuits sans dormir, pour tous ces arrachages de cheveux que je t’ai causé… Pour toutes ces larmes, et ces litres d’alcool… Pour tout…

Je me recroqueville sur moi et je pleure silencieusement… Je l’aimais, mais mon dieu que l’amour pouvait être moche quand on est obligé de faire tant de mal… Je vois du coin de l’œil Stephen dans un renfoncement du mur, il a tout entendu… Oui je suis de retour, et encore plus sentimentale qu’avant…

- Je sais… Je me rendais compte crois… Moi… Mais le mal était si fort, si présent qu’il recouvrait de ses ténèbres… Ma gratitude… ce qui faisait que j’étais moi… Je sais O combien je t’ai fait du mal… Je sais que tu as été obligé de m’éloigner mais… Je n’ai pas tenu le choc… je sais le nombre de nuits sans sommeil, je sais le nombre de crise de nerfs, je sais le nombre de jours de vie que je t’ai enlevé… Ca ne suffira pas de dire à quel point je regrette… Non, c’est trop faible… Comparé à ce que tu souffres…

Il avait sa tête des mauvais jours, je savais que la foudre allait tomber en plein sur moi, sur mon cœur, et sur le mal que j’avais fait, mais il avait besoin de vider tout cela, toute cette peine et je l’accueillais à bras ouverts. Il était trop calme, cela allait être sans précédents. Mes larmes ne connaissaient pas de fins… Mon dieu, qu’il avait souffert… Quand j’avais encore fait tout foiré, j’ai baissé les yeux, et j’ai sangloté silencieusement. Seul le tressaillement de mes épaules traduisait mes pleurs, j’en pouvais plus… De sentir sa souffrance, de tout le mal que j’avais fait…

Tout ce qu’il disait était pure vérité, j’avais été d’un égoïsme rare et je l’avais presque porté au suicide lent mais certain. Je l’avais démoli juste en voulant ma destruction, en voulant juste disparaître pensant qu’ainsi il ne souffrirait plus du fait que j’avais changé… Je voulais fuir, je voulais ne plus jamais revenir, le revoir… Le toucher, avoir quoique ce soit à faire avec cette part de ma vie qui pour moi avait été un échec. Je voulais redevenir cette femme robot, qui se contentait de survivre… j’en ai juste pas eu le temps…

Il était descendu si bas à cause de moi… Je me haïssais… Il voulait mourir quand j’étais partie et maintenant c’était moi qui voulais à nouveau disparaître, effacer sa mémoire jusqu’à même mon souvenir… N’avoir jamais fait partie de son monde…

Je le sens son regard changer, le ton de sa voix… Ce n’est plus le bloc de glace… Il cherche mon regard… Non j’ai trop honte je ne peux pas… Je l’écoute… Il glissa dans mon cou, j’ai tourné la tête en continuant de pleurer alors qu’il voulait m’embrasser… J’ai frissonné quand j’ai senti son souffle chaud au creux de mon oreille… Il m’aime… Je finis par le regarder avec des yeux noyés des larmes, j’étais écarlate et j’avais le sang qui cognait contre mes tempes et dans ma tete, mon cœur était complètement fou et irrégulier, si seulement il pouvait s’arrêter là tout de suite maintenant, que je finisse ma course en enfers… Ma voix, coupée jusque-là, murmura d’une voix complètement cassée et presque inaudible… Je secouais ma tête d’un signe négatif…

- Comment peux-tu encore… M’aimer après tout ce que je t’ai fait subir… Jusqu’où je t’ai mené… Je t’ai enfoncé… je t’ai presque porté à la mort… Pourquoi ? Pourquoi ? Je disais t’aimer… Mais je t’ai fait tellement de mal… Quand on aime… On n’est pas censé anéantir l’autre… On est censé le soutenir, quoiqu’il arrive, ou qu’il aille… Moi je n’ai fait que… Le contraire… Je ne sais faire que cela… Tout gâcher… Tu as raison… j’ai encore tout gâché alors que tout pouvait être si simple… Je me sens… Si…Rien… Je suis tellement rien…

Je l’ai regardé dans les yeux… Il n’y avait qu’un océan d’amour et de tendresse à perte de vue… J’ai pris ses lèvres et se fut mon tour de pleurer à en hurler sur son épaule, en tétanisant mes doigts mes pauvre petits doigts qui avaient encore des marques d’engelures récentes… Mon corps entier hurlait de douleur, mon cœur était en sang, j’ai cru que j’allais me briser les mâchoires tellement je pleurais les dents serrés, mais je ne pouvais pas les déverrouiller. Je hurlais le mal que j’avais fait et celui que je ressentais… je serrai Donaka tellement fort dans mes bras, comme si je le lâchais signait la fin de tous. C’était mon tour de souffrir, de pleurer toute mes larmes, de pleurer presque de sang. Le sang que je lui avais fait manquer pendant tout ce temps. Mon cœur se serrait tellement fort dans ma poitrine que c’était une torture… Je balbutiais des phrases incompréhensibles, entre des « Comment tu peux m’aimer ? » « Je suis un monstre… » « Tellement odieuse de t’avoir traité ainsi ! » « je t’aime » « pardon » « me laisses pas » Mon souffle se faisait rare et chaque bouffée d’air était suffocante à cause des larmes et des sanglots qui m’étranglaient tellement… Mon corps entier était très faible de chagrin et tremblait comme si je gelais sur place… Enfin l’explosion, un « pardonne moi » déchirant…